L'Humanisme
Le Classicisme
Le Romantisme
Le Réalisme
Le Fantastique
L’Humanisme
On appelle Humanisme le mouvement intellectuel caractérisé par le retour à l’Antiquité classique pour étudier l’homme et ses œuvres.
Les sonnets de la Pléiade, les récits rabelaisiens ou les réflexions de Montaigne ont en commun des caractéristiques qui permettent de définir le courant culturel auxquels ils appartiennent et qu’ils illustrent.
De grands bouleversements
La fin du Moyen Age est marquée par de grands bouleversements. D’une part, Christophe Colomb aborde l’Amérique, d’autre part, Copernic démontre que c’est la Terre qui tourne autour du soleil, et non l’inverse, et que celle-ci n’est pas le centre de l’Univers. Tout cela bouscule fortement l’idée que l’homme occidental se fait du monde. Les certitudes s’effondrent.
Par ailleurs, l’invention de l’imprimerie par Gutenberg permet une meilleure diffusion des livres. Les hommes se mettent à lire eux-mêmes la bible et découvrent que l’interprétation qu’en donne l’Eglise est parfois très éloignée des textes.
Questions :
Relevez trois grands faits qui marquent la fin du Moyen Age.
Au XVème siècle, l’Italie, au cœur des routes du commerce de la soie et des épices, est devenue très riche. Divisée en nombreux Etats, elle voit ses princes rivaliser entre eux par le faste de leur cour : de nombreux mécènes favorisent le développement des arts.
Par ailleurs, les croisades ont permis de redécouvrir les auteurs grecs anciens, dont les Arabes avaient conservé les textes. A Florence, Sienne, Venise, des académies dispensent leur enseignement.
A la faveur des guerres d’Italie, les Français vont découvrir ce faste et ce raffinement.François 1er s’efforcera de diffuser autour de lui cette culture, protégeant de nombreux artistes, dont le fameux Léonard de Vinci, ramené avec lui d’Italie. C’est à sa demande que Guillaume Budé créera les premières bibliothèques.
Rabelais et l’humanisme
Ce mouvement intellectuel important, d’échelle européenne, qui se passionne pour les arts, les sciences, la philosophie et prend ses sources dans l’Antiquité, prendra le nom d’humanisme. Il s’agit en effet de développer une éducation « humaine », fondée non pas seulement sur l’étude de la religion, mais sur celle des langues, des sciences, sur l’observation de la nature, sur la croyance qu’un homme bien éduqué sera meilleur.
Rabelais (vers 1483-1553) est le type même de l’humaniste : il a étudié le théologie, le grec et le latin, la littérature et la philosophie antiques, la médecine et le droit. D’abord moine, il semble mal fait pour la vie recluse : il quitte le couvent, reprend des études et devient médecin ; il fréquente les grands intellectuels de son temps.
Rabelais s’attache à la cour de François 1er où il joue à la fois le rôle de médecin et de secrétaire. Ses diverses missions l’amènent à voyager, achevant ainsi la formation d’un esprit avide de connaissance et de liberté. Ses romans Pantagruel (1532) et Gargantua (1534) racontent la vie de géants nourris de culture antique.
Le Classicisme
Un idéal de perfection
Le Classicisme est un courant artistique au XVIIème siècle qui recherche un idéal de perfection fondé sur l’inspiration des modèles antiques – les classiques – et l’exercice de la raison. Il y adjoint une volonté d’ordre dans la pensée et dans l’art, et pour cela établit des règles. Ainsi René Descartes publie-t-il en 1637 Le discours de la Méthode.
Le classicisme contribue à magnifier le rayonnement du roi Louis XIV et de la France à travers toute l’Europe, qu’il influence de son style.
Le classicisme exprime, à travers les différentes formes d’art, un idéal de perfection. Le théâtre classique fixe la règle des trois unités – action, temps, lieu – et le respect de la bienséance. La raison y triomphe des passions. Les auteurs dramatiques comme Racine, Molière se plient à ces exigences.
Règles et harmonie
Les architectes (comme Hardouin-Mansart, qui a réalisé le château de Versailles et la place Vendôme à Paris ; ou Le Vau, architecte du château de Vaux-le-vicomte) reprennent les éléments de l’Antiquité : colonnades, frontons, statues. Ces artistes traduisent une harmonie dans leurs compositions sobres et équilibrées usant de symétries, de volumes géométriques simples, de lignes visibles. Les jardins à la française de Le Nôtre à Versailles tout comme à Fontainebleau témoignent de cet art équilibré et harmonieux.
En peinture, Le Brun, Poussin et Le Lorrain traitent des sujets bibliques et mythologiques. Ils privilégient la vraisemblance et l’équilibre reposant sur le naturel et l’harmonie. C’est en effet une impression générale d’unité, de grandeur et d’ordre qui se dégage de ces œuvres de la période classique.
Le Romantisme
Le romantisme est un courant littéraire et artistique du XIXème siècle qui rompt avec le classicisme. Il se caractérise par l’importance accordée aux passions et par la volonté d’échapper, en l’exprimant, au « mal du siècle ».
Les thèmes attachés au romantisme sont :
L’amour et ses tourments, la communion avec la nature, le rêve et l’irrationnel, l’intérêt pour l’histoire et le goût du morbide et des ruines.
Pour aller plus loin :
Les caractéristiques du romantisme :
-Le mal du siècle :
Le mal du siècle est un trouble prenant la forme d’une alternance d’enthousiasme et de chagrin, de vague à l’âme. Il naît bien souvent du décalage entre les espoirs d’une génération et la réalité historique décevante. Cette mélancolie, ce vague des passions, ce malaise existentiel s’exprime dans toutes les formes d’art (peinture, littérature, musique…)
-Expression du lyrisme
Le moi
La sensibilité personnelle chez le romantique se traduit par l’exaltation du « moi ». La poésie se consacre à l’expression des sentiments personnels en insistant sur la nostalgie et le chagrin. Cet épanchement, ce vague à l’âme cherche à trouver un écho dans l’affectivité, la sensibilité du lecteur.
L’utilisation constante du « je » fait de l’écriture romantique une sorte de miroir dans lequel le poète, en se racontant et en se souvenant, s’observe et s’analyse.
-Temps et nature
De nombreux textes romantiques expriment la douleur du temps qui passe, la nostalgie de l’enfance et l’importance de la mémoire.
Dans la quête de consolation, le romantique trouve dans la nature des correspondances avec sa sensibilité. Les paysages romantiques sont souvent le reflet de l’âme blessée car l’on y retrouve une nature sauvage : bords de mer et tempêtes, cataractes, forêt profonde ou mystérieuse. La nature offre un lieu de méditation avec en particulier l’automne et ses couleurs, la tristesse associée aux feuilles mortes.
-La recherche de l’évasion
Le romantique cherche bien souvent à fuir une réalité décevante par différents moyens.
L’importance du voyage
De nombreux textes romantiques rapportent des séjours en Orient.
-Découverte d’époques oubliées
On aime à redécouvrir les récits du Moyen Âge comme ceux de la Renaissance. Cette redécouverte s’accompagne d’un renouvellement des genres. La poésie abandonne les cadres rigides du classicisme et assouplit l’alexandrin ; le théâtre se libère. Ce renouvellement suscite des polémiques telles que la bataille d’Hernani (Pièce de théâtre de Hugo qui déplut par son côté novateur).
-Le rêve
Le romantique peut aussi chercher refuge dans le monde des rêves en réaction à l’ambition de beaucoup d’une réussite matérielle.
-Le héros romantique
Le héros romantique est un être qui a conscience d’être né trop tard dans un monde trop vieux : épris d’absolu et de liberté, il a le sentiment de ne pas être maître de son destin. Le monde positiviste laisse peu de place à l’enthousiasme et au rêve.
Le Réalisme
Formé sur le mot « réel », le Réalisme naît et se développe à partir de 1850. Il se caractérise par la volonté de certains peintres et romanciers de présenter des personnages, des situations, des lieux que l’on pourrait trouver dans la réalité : lieux géographiques (Paris, Normandie… ), milieux sociaux et professionnels précis (petite bourgeoisie parisienne, employés de ministère, paysans…). L’image donnée de la réalité est souvent pessimiste et cruelle. Le récit donne ainsi au lecteur l’illusion du vrai.
Le réalisme puise ses thèmes dans l’observation du monde contemporain, social et historique.
Le Révolution industrielle, l’importance prise par le prolétariat, les mouvements ouvriers, déterminent de nouvelles sources d’intérêt pour les artistes. Ils décrivent des situations qui n’étaient pas jusque-là considérées comme artistiques. Dans Le Père Goriot, Balzac décrit un intérieur où tout est sale, nauséabond, délabré, écœurant. La peinture se tourne aussi vers ceux qui vivent dans ces cadres médiocres : ouvriers, artisans, prostituées, marginaux évoluant dans des conditions sordides.
La narration réaliste
Bien souvent le narrateur mène le récit à la troisième personne (il est absent de l’histoire), parfois à la première. Il peut intervenir par des commentaires. Il adopte, la plupart du temps, un point de vue omniscient : le narrateur témoigne d’une connaissance parfaite de ses personnages (passé, sentiments, intentions…) ; mais il peut, par moments, raconter les faits à travers la conscience d’un personnage (point de vue interne).
Petit questionnaire réaliste :
Sur quel mot est formé le terme « réalisme » ?
A quel siècle appartient le « réalisme » ?
Quels sont les milieux sociaux représentés ?
A quelle personne le narrateur mène-t-il le récit réaliste ?
Quel est le point de vue adopté dans le récit réaliste ?
Observation réaliste:
Associe une peinture à un extrait de roman ou de nouvelle
Les textes et les images renvoient-ils à un univers réel? Justifie ta réponse.
Quels milieux sociaux pouvez-vous identifier?
Textes:
La femme de Paul de Guy de Maupassant
Sur une plate-forme, les nageurs se pressent pour piquer leur tête.
L’Assommoir d’E. Zola
Gervaise, les manches retroussées, montrant ses beaux bras de blonde, jeunes encore, à peine rosés aux coudes, commençait à décrasser son linge. Elle venait d’étaler une chemise sur la planche étroite de la batterie, mangée et blanchie par l’usure de l’eau ; elle la frottait de savon, la retournait, la frottait de l’autre côté.
Un cœur simple de G. Flaubert
Elle se levait dès l’aube, pour ne pas manquer la messe, et travaillait jusqu’au soir sans interruption ; puis, le dîner étant fini, la vaisselle en ordre et la porte bien close, elle enfouissait la bûche sous les cendres et s’endormait devant l’âtre, son rosaire à la main. Personne, dans les marchandages, ne montrait plus d’entêtement. Quant à la propreté, le poli de ses casseroles faisait le désespoir des autres servantes.
La Parure de Guy de Maupassant
Le jour de la fête arriva. Mme Loisel eut un succès. Elle était plus jolie que toutes, élégante, gracieuse, souriante et folle de joie.
Peintures réalistes ou impressionnistes du XIXème siècle:
Caillebotte, Baigneurs sur les bords de l’Yerres
Camille Pissarro, Les Lavandières
Camille Pissarro, La petite bonne de campagne
Auguste Renoir, Le Moulin de la Galette